Découvrez vos nouveaux animateurs

À l’occasion de l’ArkéAuLogis du 19 novembre, nous vous invitons à découvrir en action ceux qui deviendront peut-être vos nouveaux animateurs. Séance spéciale audition : Sauront-ils se faire entendre ? Sauront-ils vous passionner ? Sauront-ils être simples ? Autant de questions que nous nous posons à leur sujet, que nous découvrirons ensemble et pour lesquelles vous serez sollicités. Nous comptons sur vous.

VOS NOUVEAUX ANIMATEURS EN ACTION
sous la conduite de Jean-Olivier Gransard-Desmond
SAMEDI 19 NOVEMBRE 2011 DE 16H00 À 19H00

Après la présentation de Théo Le Gal, notre ArkéAuLogis se poursuivra avec notre premier candidat Johan Lheureux qui présentera :

Appréhender le monde des vivants à travers le monde des morts
ou lorsque l’anthropologie biologique offre un nouveau souffle à l’archéologie

 Archéothanatologie Un archéothanatologue au travail
sur une sépulture
(© DR)

Résumé
Longtemps laissée de coté, l’analyse des restes humains postérieurs aux périodes paléolithiques et l’anthropologie de terrain connaissent un essor particulier depuis les années 1990.

En effet, au cours des années précédant la professionnalisation de l’archéologie, les fouilles menées dans les zones sépulcrales avaient pour principaux objectifs de mettre au jour les artefacts composant les dépôts funéraires. On note alors uniquement quelques rares études concernant les restes humains, menées majoritairement par des médecins.

Souvent lacunaires, s’appuyant sur des méthodes d’estimation du sexe, de l’âge et de la stature aujourd’hui considérées comme erronées, ces études montrent un certain parti pris dans la course régionale pour distinguer un « nouvel Homme ».

Il faut en effet attendre les années 1980-90 pour voir se mettre en place l’anthropologie de terrain (archéothanatologie) sous la principale impulsion du laboratoire de Bordeaux (UA 376) ainsi que les premières études diachroniques. Les chercheurs s’efforcent alors d’appréhender les conditions de dépôts ainsi que l’influence des facteurs taphonomiques et prennent en compte des problématiques telles que le recrutement funéraire, l’alimentation, la paléopathologie, les conditions sanitaires et la paléobiologie (diagnose sexuelle, âge, caractères discrets, marqueurs d’activité).

Notre communication s’efforcera donc de présenter l’anthropologie biologique. Ainsi nous proposerons dans un premier temps de discuter de l’intérêt de l’anthropologie de terrain, dans un second temps, nous nous attarderons sur les problématiques de l’anthropologie biologique et présenterons un nouvel axe de recherche : l’étude des pratiques alimentaires et des paléorégimes à l’aide de la biochimie isotopique (isotope stable du carbone et de l’azote).

Johan LheureuxJohan Lheureux est diplômé en bioarchéologie. Il travaille sur l’étude des pratiques alimentaires des populations du passé à l’aide de différentes techniques comme la biochimie ou encore l’étude des restes osseux humains (paléopathologie, caractères discrets).

Pour en savoir plus, Johan Lheureux propose,
aux adolescents
— Duday H. et Bermond D., « Profession : archéothanatologue », L’Histoire 363, 2011, p. 76-79.

à tout public
— BOULESTIN B. et DUDAY H. (2005) – « Ethnologie et archéologie de la mort : de l’illusion des références à l’emploi d’un vocabulaire ». In : MORDANT C. et DEPIERRE G. (dir.), Les pratiques funéraires à l’âge du bronze en France, Actes de la table ronde de Sens-en-Bourgogne, (10-12 juin 1998). Paris, Sens, p. 17-30.
— DUDAY H. (2005) – « L’Archéothanatologie ou l’archéologie de la mort », In : DUTOUR O., HUBLIN J-J et VANDERMEERSCH B. (dir.), Objets et méthodes en Paléoanthropologie, Paris, p. 153-215.
— LISFRANC R. et RICHIER A. (2005) – Sépulture mode d’emploi, memento à l’usage des fouilleurs de sépultures à inhumation, Inrap méditerranée.
— REGERT M., PERSON A., BOCHERENS, H. (2000) – « Introduction générale : Biogéochimie et archéologie = General introduction : Biogeochemistry and archaeology », Les Nouvelles de l’archéologie 80, Paris, p. 5-11.
Archéothanatologie : l’enfant de Beaufort
— Paléoépidémiologie et approche des pratiques alimentaires à l’aide de la biochimie, 1ère partie et 2ème partie

aux plus spécialistes
— BOCHERENS H. (1999) – « Isotopes stables et reconstitution du régime alimentaire des hominidés fossiles », Bulletins et Mémoires de la Société d’anthropologie de Paris 11/3, p. 261-287.
— GOUDE G. (2007) – Étude des modes de subsistance de populations néolithiques (VIème-IVème millénaires av. J.-C.) dans le nord-ouest de la Méditerranée. Approche par l’utilisation des isotopes stables (13C et 15N) du collagène, thèse de doctorat, Université Bordeaux 1, 416 p.
— HERRSCHER E. (2003) – « Alimentation d’une population historique. Analyse des données isotopiques de la nécropole Saint-Laurent de Grenoble (XIIIe-XVe siècle France) », Bulletins et Mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris 15/3-4, p. 149-269.

Notre seconde candidate sera Sarah Nougaret qui présentera :

Une céramique archéologique sous l’œil du microscope
étude du Lalonde High Collar, type céramique du proto-contact dans le Nord-Est Nord-américain

 Musée en Ontario Relevé de céramique amérindienne au Musée de Collingwood (Ontario – Canada) (© Esnault Ch., 2011)

Résumé
Le Lalonde High Collar est un type céramique identifié pour la première fois sur le site Lalonde, sur les rives de la baie Géorgienne en Ontario -Canada- (fouilles de Ridley, 1950’s). Il est défini en fonction d’une forme « high collar » (col haut) et d’un décor « iroquoien ».

D’après les datations des sites sur lesquels sont présents le Lalonde High Collar, ce type remonterait aux environs du 16ème siècle. Il est sans doute à envisager comme une production « proto-contact », car absent des inventaires de la période contact à proprement parler.

Cette poterie décrite comme étant de forme « globular », sans pied, ni poignée, avec un léger décroché de la lèvre plus travaillée et parfois décorée, les techniques de fabrication sont simples, sans utilisation ni de tour ni de four. Comme en témoignent les observations ethnographiques du 17ème, la fonction des céramiques dans la région semble avoir été limitée au « culinaire », et avoir été une production essentiellement féminine.

Une réflexion méthodologique a été au cœur de notre programme de recherche sur l’étude d’une céramique confrontée à différents handicaps archéologiques : pallier le manque de sources matérielles et écrites, revoir les typologies et hypothèses préexistantes et mettre en place un protocole de travail adapté à la région d’étude.

Grâce aux différentes approches pluridisciplinaires et plus spécifiquement archéométriques, notre étude du Lalonde High Collar a permis une augmentation des données technologiques sur le travail des potières du Lalonde, et donc des données culturelles sur la vie des femmes du site, les us et coutumes, les relations sociales des populations de la région, et sur une politique économique de gestion de la production céramique.

Des informations concernant les techniques de fabrication ont été obtenues grâce à l’approche archéométrique du type Lalonde, car au-delà de l’identification du type par caractérisation élémentaire et minérale de la composition de la pâte et du dégraissant, les analyses ont permis de faire des rapprochements d’ordre technique entre les différentes productions. De plus, les résultats de nos analyses confirment l’aspect utilitaire de cette poterie qui se devait d’être solide, pratique et originale, ainsi qu’une tendance à la rentabilité temps-énergie pour la production céramique.

Nous avons donc lancé un certain nombre d’hypothèses sur une fonction spécifique Lalonde. Une base de données qui reste encore à planifier serait un avantage pour l’étude des matériaux et des changements technologiques, car elle permettrait une meilleure compréhension de la structure des groupes culturels de la région, depuis la gestion du travail et de la société, jusqu’à l’organisation des sites et des relations entre villages dans la région nord-américaines des Grands lacs.

Sarah NougaretÉtudiante en doctorat à l’université Laval (Québec) et en collaboration avec l’université du Québec à Chicoutimi, Sarah Nougaret achève sa thèse sur l’étude céramique du Lalonde High Collar. Auparavant elle a suivi des études d’archéologie américaniste à Paris et fait un DESS d’archéométrie à Bordeaux.

Pour en savoir plus, Sarah Nougaret vous propose,
— Moussette, M., 1995, « L’objet archéologique, réceptacle et générateur de sens », In : A. M. Balac, C. Chapdelaine, N. Clermont and F. Duguay (éd.), Archéologies québécoises, Paléo-Québec 23, Montréal, p. 3-15.
— Hodder I., 1981, « Pottery, production and use; a theoretical discussion », In : Howard H. and Morris E. L. (éd.), Production and Distribution : a Ceramic Viewpoint, BAR International-Series 120, Cambridge, p. 215-220.
— Sioui G. E., 1989, Pour une autohistoire amérindienne. Essai sur les fondements d’une morale sociale, Québec.
— Skibo J. M., 1992, Pottery Function, a Use-Alteration Perspective Interdisciplinary Contributions to Archaeology, New York and London.
— Trigger B. G., 1990, Les Indiens, la fourrure et les Blancs, Montréal et Paris.
— Trigger B. G., 1991, Les Enfants d’Aataentsic. L’histoire du peuple huron, Montréal.
— Viau R. (éd.), 1997, Enfants du néant et mangeurs d’âmes : guerre, culture et société en Iroquoisie ancienne, Québec, p. 23-43.
— Wright J. V., 1980, La préhistoire du Québec, Ottawa.

Quelques liens
Le laboratoire d’archéologie de l’Université Laval
Réseau national de compétences interdisciplinaires archéométriques
IRAMAT – Institut de recherche sur les archéomatériaux UMR 5060 – CNRS

Merci de confirmer votre présence au 06.22.03.32.33 ou par mail à contact@arkeotopoia.org. Le lieu de rendez-vous vous sera communiqué à cette occasion.