L’archéologie, une science expérimentale

Avec Augustin, Alex, Lisa et toute l’équipe d’ArkéoTopia, partez à la découverte des ressources complémentaires de l’étape 6.4 de Mon cahier d’archéologie sur l’analyse des vestiges archéologiques en laboratoire grâce à l’expérimentation.

Étape 6.4 – Au laboratoire
Expérimenter pour vérifier une hypothèse

Correspondances MCA1 et MCA2

MCA 1 p. 29 et MCA 2 p. 35

En savoir plus sur le vestige de référence de l’étape

Épée et son fourreau conservé au Metropolitan Museum of ArtC’est une épée celte de l’Âge du Fer qui sert à illustrer les pages 29 et 35 de Mon cahier d’archéologie intitulée Expérimenter pour vérifier une hypothèse ; une méthode bien connue en science : la méthode expérimentale.

Expérimentation sur la température d'un bas fourneau au village préhistorique de ZOO à Pilsen (Tchéquie) / CC BY SA 4.04 Oživená (pre)historie, z.s., Juin 2015Provenant du marché de l’art (achetée en 1999 à la collection Rogers), cette épée celte typique de l’Âge du Fer est considérée comme ayant été trouvée en Suisse sans que son contexte soit plus précis. Elle mesure 49.8 x 6.7 x 2.2 cm. Si la lame en fer, la poignée et le fourreau ont été réalisés dans un alliage de cuivre. Elle est actuellement conservée au Metropolitan Museum of Art (New York, États-Unis) sous le numéro d’inventaire 1999.94 a-d dans la salle 301 (galerie Nord).

Avec sa poignée en X à figure humaine représentant en général un guerrier celte, cette épée a été datée aux environs de 60 av. J.-C. par datation stylistique (voir l’étape 6.3), mais ce qui intéresse les archéologues ici, c’est comment obtenir une réplique de cette épée afin de retrouver les techniques de conception et de fabrication de cette arme. Pour retrouver les matériaux, les gestes et les outils de fabrication d’un vestige, les archéologues ont recours à la méthode expérimentale. Cette méthode leur permet de tester des hypothèses afin de les transformer en résultats positifs ou négatifs

Comparaison entre différentes épées celtes de l'Âge du Bronze retrouvées en fouilles et celles fabriquées par Neil Burridge, un artisan bronzier traditionnel pour les parties en bronze et par Jake Newport, un sculpteur amateur qualifié pour les parties en bois / CC BY 4.0 Raphael Hermann, Andrea Dolfini, Rachel J. Crellin, Quanyu Wang et Marion Uckelmann, Avril 2020

Groupe A, épées fabriquées par l’artisan bronzier Neil Burridge et le sculpteur Jake Newport à partir de la comparaison avec les vestiges au-dessus / CC BY 4.0 R. Hermann, A. Dolfini, R. J. Crellin, Q. Wang et M. Uckelmann, Avril 2020.

Test n°27 g entre une épée celte et une douille en bronze de tête de l'ance. Objectif : identifier les traces laissées sur l'épée. Les archéologues expérimentateurs portent des lunettes de protection ainsi que des gantelets de protection / CC BY 4.0 Raphael Hermann, Andrea Dolfini, Rachel J. Crellin, Quanyu Wang et Marion Uckelmann, Avril 2020

Test n°27 g – choc entre une épée celte et une douille en bronze de tête de lance / CC BY 4.0 R. Hermann, A. Dolfini, R. J. Crellin, Q. Wang et M. Uckelmann, Avril 2020.

Dans le cas de l’archéologie, il s’agit surtout de réaliser une rétro-ingénierie. À partir d’un objet de l’époque qui jouera le rôle d’étalon de référence (ici l’épée celte ou les épées celtes comme sur la photographie), les archéologues s’associent à des scientifiques de la physique des matériaux pour déterminer les matériaux employés. Puis, grâce à d’autres sources d’informations et des artisans ou des industriels, ils testent différentes hypothèses de production. Les épées neuves sur la photographie ont été réalisées par Neil Burridge, un artisan bronzier traditionnel pour les parties en bronze et par Jake Newport, un sculpteur amateur qualifié pour les parties en bois, notamment la poignée (pour en savoir plus sur cette expérimentation, voir l’article en anglais).

À force de manipulations, ils obtiennent une réplique de l’objet qui leur permet de reconstituer au mieux les différentes étapes de fabrication et leurs conditions. Cette réplication constitue une partie de la fameuse chaîne opératoire (voir l’étape 6.5).

L'étape 6.4, expérimenter pour vérifier une hypothèseDans le cas du dessin de l’étape, nous voyons une épée sur la table avec une étiquette contenant son numéro d’inventaire. Ce numéro d’inventaire assure l’authenticité du vestige comme une épée ayant été fabriquée par des celtes. Cette épée celte tient le rôle d’étalon de référence à ce que doit être le résultat de Craftman, l’artisan. C’est le personnage qui fait fonctionner les soufflets des tuyères du fourneau pour obtenir le métal qui lui servira à réaliser la lame de l’épée qu’il doit réaliser. Des lames ratées et des morceaux de métal jonchent un cuir. Il s’agit des résultats ratés de Craftman. Alex l’archéologue, en habit de laboratoire (blouse blanche), représente le scientifique en train d’observer et de documenter (prendre des notes) l’expérience en cours. Cortex le corbeau symbolise, lui, l’intelligence humaine qui a mis en place le protocole expérimental et étudie les vestiges.

Les indices

Au nombre de 9, ils rassemblent :

  1. Alex l’archéologue qui représente le scientifique en train de documenter son expérience
  2. les habits de laboratoire d’Alex, à savoir la blouse blanche avec son nom dessus
  3. Cortex le corbeau qui représente l’intelligence humaine d’où son nom
  4. le carnet de notes qui contient les différentes observations effectuées par Alex durant l’expérience
  5. Craftman l’artisan qui représente le savoir-faire des artisans d’autrefois
  6. l’épée celte qui tient le rôle d’étalon de référence
  7. l’étiquette attachée à l’épée qui contient le numéro d’inventaire du musée d’où provient le vestige confirmant ainsi l’authenticité de l’épée
  8. le four de Craftman
  9. les diverses tentatives ratées de Craftman qui gisent sur le cuir qui montre qu’une expérience ne réussit pas d’un seul coup
{loadposition mca2_pied}