Une équipe de chercheurs allemands du Max Planck Institute for the Science of Human History et de l’Institute for Archaeological Sciences de l’University of Tübingen aurait identifié la nature de la maladie qui a décimé les Aztèques au XVIème siècle.
Graphique d’estimation de la population |
Entre 1545 et 1550, la nation aztèque est décimée par une maladie inconnue, les indigènes la baptisent cocoliztli, peste en nahuatl. Elle tuera 15 millions d’entre eux, soit environ 80% de la population, déjà ravagée par la variole. Cela en fait une des épidémies les plus meurtrières de l’histoire de l’humanité, derrière la grande épidémie de Peste Noire qui s’abattit sur l’Europe de l’Ouest au XIVème siècle. Une seconde vague de cocoliztli tuera encore la moitié de la population restante 30 ans plus tard.
Jusqu’à récemment, on pensait que la maladie avait été importée par les Européens, mais sa nature exacte restait inconnue. Parmi les candidats, la rougeole, la variole, les oreillons ou encore la grippe ont été envisagés. Cependant, aucune de ces maladies ne présente exactement les symptômes décrits alors : forte fièvre, maux de tête, saignements du nez, de la bouche et des yeux.
En analysant de l’ADN prélevé sur les dents de squelettes ensevelis à Teposcolula-Yucundaa, Åshild J. Vågene, Alexander Herbig et leur équipe ont identifié une variété de la bactérie salmonella enterica comme la cause la plus probable de l’épidémie, même si l’on ne peut pas encore exclure que plusieurs agents pathogènes aient été à l’œuvre. Cette bactérie cause une fièvre entérique, voisine de la fièvre typhoïde. Alors que les Européens étaient exposés à celle-ci depuis au moins 300 ans, les Aztèques n’y avaient probablement jamais été confrontés…
Sources : 1. Nature Ecology & Evolution, volume 2, pages 520–528, 2018 (accès payant) – 2. National Geographics – 3. The Guardian, parues en Janvier 2018 et consultées en Février 2018.