CERGY — De la construction neuve d’un quartier en 1972 à sa restructuration 30 ans plus tard, quel apport l’urbaniste d’aujourd’hui peut-il faire à l’archéologue travaillant sur la construction des villes du 4ème millénaire av. J.-C. pour l’aider à mieux comprendre les anciens ?
Ville nouvelle d’aujourd’hui, ville nouvelle d’hier
Visite du chantier de Cergy avec Véronique Wiets
SAMEDI 30 AVRIL 2011 DE 15H À 17H30
Cergy-Pontoise, vue satellite du quartier de la Croix Petit (© Google Earth Mars 2011) |
En 1964, une décision prise par l’État va transformer le paysage de la région parisienne en profondeur. Il s’agit de découper le département de Seine et Oise qui entoure Paris et de créer 5 villes nouvelles dont CERGY-PONTOISE dans le département du Val d’Oise.
Ces villes nouvelles issues de la période de croissance démographique et économique d’après guerre vont très rapidement se réaliser à partir d’un cadre urbain élaboré (logements, commerces, écoles, emplois…) en réponse aux grands ensembles éparpillés autour de PARIS. La ville nouvelle de CERGY-PONTOISE est implantée en plein champ autour d’un méandre de l’Oise sur 10 000 ha (superficie de Paris).
Les petites exploitations agricoles (maraîchers pour la plupart) font place à des terrains à bâtir pour la construction de logements sociaux, des logements privés, des commerces, des équipements publics, des écoles, collèges, lycées, universités, grandes écoles ainsi qu’à l’implantation d’entreprises et de sièges sociaux. Le quartier de la Croix Petit est particulier, voire unique. Réunissant 450 logements, une école, un LCR, il est situé volontairement au centre de la ville, proche des transports en commun et des commerces. Il accueille les plus pauvres, les rescapés des bidonvilles d’Argenteuil, les ouvriers étrangers. Occupé dès 1972, très rapidement les problèmes sociaux surgissent, une économie parallèle est organisée, les enfants sont en échec scolaire. L’insécurité s’installe. Une décision municipale forte est prise en 2003 : il s’agit de démolir l’ensemble du quartier et de réaliser un quartier mixte de logements.
Sobesos, site de Cappadoce de 350-400 ap., restructuration des thermes (© Wiets V.) |
Une présentation de cette restructuration et de ses différentes étapes sera suivie d’une visite du chantier en cours de réalisation.
Ce résumé fait écho à l’archéologue habitué à travailler dès le 4ème millénaire sur des espaces urbains. Cependant, de la théorie à la pratique, l’archéologue est-il en mesure de penser ce que représente ces chantiers, de faire la différence entre ville nouvelle et restructuration, finalement de reconstruire la vie entre la décision d’aménager et le résultat de l’aménagement ?
C’est ce que vous découvrirez en assistant à la visite du chantier de Cergy en présence de Véronique Wiets, urbaniste et chef d’opérations à Cergy-Pontoise Aménagement, avec son collègue maquettiste Jean-Pierre Dreville et de Jean-Olivier Gransard-Desmond, archéologue.
Retrouvez-nous le samedi 30 avril 2011 à 15h pour une visite pas comme les autres qui durera 2h30.
Les personnes qui interviennent à cet ArkéoSpot ont donné de leur temps bénévolement. Afin d’éviter le problème rencontré en septembre dernier, il a été décidé par le Conseil d’Administration qu’un dépôt de 15€ en chèque à l’ordre d’ArkéoTopia serait demandé aux participants. Ce dépôt vous sera remboursé à votre arrivée sur le lieu de rendez-vous et sera encaissé si vous faisiez défaut. Le plan du lieu de rendez-vous vous sera communiqué à votre inscription auprès de secretariat@arkeotopia.org.
Je suis urbaniste, actuellement chef d’opérations à Cergy-Pontoise Aménagement. Pour résumer mon parcours, je le présenterai ainsi. Considérant le logement comme une problématique majeure dans le domaine de l’aménagement urbain, j’ai été amenée à acquérir une expérience élargie à tous les types d’habitat. Puis, je me suis spécialisée sur toutes les questions qui font évoluer les fonctions d’un quartier qui portent sur les besoins, l’équilibre social, la dynamique résidentielle. Les problèmes posés par la politique de la ville dès les évènements de Vaulx-en-Velin en 1981 m’ont amené à m’orienter vers les questions sociales et urbaines des quartiers en grandes difficultés et des grands ensembles implantés en banlieue.
Véronique Wiets en plein conférence (© Esnault Ch., avril 2011) |
Mise à jour du 7 mai 2011 complétée du 14 juillet 2011
Pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’assister à cet ArkéoSpot fort riche et à ce point passionnant que nous sommes restés plus de 4h à écouter Véronique Wiets et Jean-Pierre Dreville au lieu des 2h prévus, voici quelques images ainsi que l’enregistrement de l’ArkéoSpot pendant les deux prochains mois suivant la date de la mise à jour et les références des livres qui l’ont aidé à préparer son intervention
Télécharger l’enregistrement de l’ArkéoSpot à Cergy du 30 Avril 2011 (mp3 de 184 Mo) – cette ressource n’est plus accessible depuis le 14/07/11. N’hésitez pas à nous la demander si vous souhaitez en disposer.
Quelques références :
- Cergy-Pontoise : vingt ans d’aménagement de la ville 1969-1989, Éd. Moniteur Images, Paris, 1989.
- Hirsch B., Oublier Cergy. L’invention d’une ville nouvelle. Cergy-Pontoise (1965-1975) : récit d’un témoin, 2ème éd., Paris, 2000. – La référence sur le sujet.
- Girard V., C’était la Ville Nouvelle : récit de la fondation de Cergy-Pontoise, Paris, 2002.
- Rémy M. et Pasquiers O., C’est pas bientôt fini le silence ! À partir des paroles des habitants de la Croix-Petit, Saint-Ouen-l’Aumône, 2007.
- Rénovation urbaine : enjeux, mise en oeuvre, qualités, Urbanisme hors série N° 30, février 2007.