Avec Augustin, Alex, Lisa et toute l’équipe d’ArkéoTopia, partez à la découverte des ressources complémentaires de l’étape 5.5 de Mon cahier d’archéologie sur le travail de terrain avec la photographie de vestiges et une technique en particulier.
Étape 5.5 – Intervenir sur le terrain
Photographier un vestige
Correspondances MCA1 et MCA2
MCA 1 p. 20 et MCA 2 p. 26-27
En savoir plus sur le vestige de référence de l’étape
C’est un silo de l’Âge du Fer de la fouille diagnostic du site du Parc d’activités économiques intercommunal (PAEI) à Obernai en France qui sert à illustrer les pages 20 et 26 de Mon cahier d’archéologie intitulées Photographier un vestige ; il s’agit de mettre en évidence une des techniques photographiques propres à la recherche archéologique.
La fouille diagnostic du site du Parc d’activités économiques intercommunal (PAEI), au lieu-dit Strassburger Pfad, à l’est de l’agglomération d’Obernai, a été effectuée du 26 mars au 24 avril 2012 par une équipe du Pôle d’Archéologie Interdépartemental Rhénan (PAIR) conduite par le responsable d’opération François Schneikert. Cette opération a révélé des occupations humaines s’échelonnant de façon discontinue du Néolithique jusqu’à l’Antiquité dont une de La Tène précoce, soit vers 520-425 av. J.-C., qui a fait l’objet du dessin dans Mon cahier d’archéologie.
Parmi les vestiges laissés par l’activité humaine, il n’y a pas que des objets. Il y a aussi des traces laissées dans le sol qui ne peuvent pas être emmenées dans un musée. C’est le cas des silos parfois creusés à même la terre. Un silo est une construction pour conserver les aliments comme des céréales. Ici, la structure ST 125, qui a servi de modèle au vestige photographié par Alex, est un silo creusé dans la terre pour y conserver des céréales. Avec le temps, le silo a été comblé soit par les occupants de l’époque soit par l’érosion.
Les photographes qui travaillent avec les archéologues, ou les archéologues eux-mêmes quand les moyens ne permettent pas d’avoir un photographe sur le terrain, doivent suivre un protocole précis pour documenter les vestiges. En effet, un sondage ou une fouille engendre des centaines de photographies voire des milliers. Il faut donc pouvoir s’y retrouver après l’intervention de terrain. Le meilleur moyen est de s’assurer du nom du lieu, du nom du site, du nom de la structure et de la date de prise de vue ainsi que des dimensions et de l’orientation prise par le photographe.
Pour cela, le photographe va procéder de la façon suivante. Il va commencer par utiliser un panneau lettreur qu’il va remplir avec les lettres utiles aux informations qu’il doit écrire : nom du lieu, du site, de la structure et date. Puis, il place une mire photographique qui donne une idée des dimensions du vestige. Une mire est une sorte de règle, appelée aussi échelle photographique, servant à indiquer la taille relative de ce qui est photographié. Sa graduation ne ressemble pas à une règle classique. Elle est faite de plusieurs surfaces colorées. Enfin, le photographe place une flèche d’orientation qui indique le nord. En indiquant toujours la même direction, il est plus facile de savoir comment était placé le photographe quand il a pris son cliché.
Dans le cas présent, il reste une difficulté : comment faire la différence entre la terre contenue dans le silo et celle qui l’entoure ? En plus de la procédure précédente, les photographes et les archéologues ont dû trouver des techniques permettant de résoudre des problèmes propres à la documentation utile en archéologie pour les relevés de terrain. Dans le cas présent, afin que le silo apparaisse sur la photographie, les photographes et les archéologues ont trouvé la technique suivante : vaporiser de l’eau autour du silo afin de le mettre en évidence. En assombrissant la couleur de terre entre l’extérieur et entre l’intérieur du silo, la forme circulaire de ce dernier est mise en évidence sans que les vestiges se trouvant à l’intérieur ne soient détruits (l’eau pourrait endommager certains vestiges poreux ou en bois). La structure peut ainsi être plus aisément capturée par l’appareil photo. Cela permet de conserver une trace de l’existence du silo avant sa destruction par la poursuite de la fouille.
Sur le dessin, l’archéologue Alex a d’abord placer son panneau lettreur, sa mire photographique et sa flèche d’orientation. Puis, afin de mieux faire apparaître le silo d’Obernai sur sa photographie, il a pris soin d’apporter un seau d’eau (plus reconnaissable pour les enfants qu’un vaporisateur qui est généralement utilisé par les archéologues) pour mouiller tout le pourtour extérieur du cercle fait par le silo, créant ainsi une différence de couleur de terre. C’est pourquoi Chris, qui a colorié le dessin, a utilisé un brun foncé pour colorier le pourtour extérieur du cercle et un brun clair pour l’intérieur. Maintenant, il peut prendre la photographie de la structure sous l’œil vigilant de Cortex le corbeau.
Lexique
Un relevé de terrain correspond à l’inventaire de tous les vestiges, sur une surface délimitée, obtenu grâce à des dessins, des photographies ou un scanner 3D.
Une trace est une suite d’empreintes, de marques laissées par le passage d’un être vivant, par l’usure, etc. En archéologie, chacune de ces empreintes ou de ces marques représente un indice permettant de mieux comprendre l’Histoire de l’être humain.
Les indices
Au nombre de 8, ils rassemblent :
- Alex l’archéologue qui représente le scientifique en train de travailler sur un chantier de fouilles
- l’appareil photographique qui représente un des outils utilisés par le scientifique pour prendre la photographie d’un vestige
- le seau rempli d’eau servant à mouiller autour du vestige pour faire ressortir les couleurs de la terre représente un autre outil du scientifique pour prendre la photographie d’un vestige
- le panneau lettreur contenant les informations utiles pour savoir où, quand et quel vestige correspondent à la photographie et qui représente un autre outil du scientifique pour prendre la photographie d’un vestige
- l’échelle photographique servant à donnant les dimensions du vestige représente un autre outil du scientifique pour prendre la photographie d’un vestige
- la flèche qui indique le Nord servant à fournir l’orientation du vestige représente un autre outil du scientifique pour prendre la photographie d’un vestige
- le trait circulaire représentant le silo de l’Âge du Fer (construction humaine ici en terre servant à conserver les aliments au frais) qui représente le vestige photographié par Alex
- Cortex le corbeau qui représente l’intelligence humaine et ici la capacité des scientifiques à trouver une solution pour photographier un vestige fait de terre au milieu de la terre (en mouillant autour du silo pour faire ressortir les couleurs du silo lui-même)
Fouiller sur terreMon cahier d’archéologie
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L’identification