En septembre 2021, une intervention dans des classes de CE2 et de CM1 portant sur « L’archéologie et les missions de l’archéologue » a été effectuée par Théo-Txomin Quirce pour l’association ArkéoTopia, une autre voie pour l’archéologie. Retour par Théo-Txomin sur cette matinée pleine de découvertes pour les élèves.
Introduction à l’archéologie en CE2 et CM1
Retour d’expérience
L’archéologie est une thématique qui fascine les enfants (Trouillet 2015, p. 5). C’est un fait que j’ai pu constater lors de mon intervention le vendredi 10 septembre 2021 au sein de l’école élémentaire Joliot-Curie de Villejuif dans le Val-de-Marne.
Mon passage dans cet établissement a été rendu possible grâce aux professeurs des écoles de CE2 et de CM1 que je remercie chaleureusement pour leur accueil et leur pédagogie : Jérémy Pinto (CE2/CM1), Emma Gardes (CM1) et Mohamed Kamli (CM1). Ils souhaitaient faire connaître à leurs élèves les traces du passé dans le cadre du programme d’Histoire.
Pour chacune des trois classes, une séance de 45 à 50 minutes a permis de sensibiliser les enfants à l’archéologie en faisant le point sur ses mythes et ses réalités (Jockey 2008). J’ai ainsi présenté une partie de ses missions : collecter, étudier, valoriser les vestiges mis au jour. Un temps d’échange a suivi avec les élèves sur leurs ressentis, leurs interrogations et leurs interprétations. En guise de conclusion, un atelier « découverte du mobilier archéologique » a été dispensé.
La présentation et les questions posées par les élèves
Afin de ne pas trop les perdre, la présentation n’a duré que 15 minutes (fig. 1). Le diaporama était essentiellement agrémenté de photos prises au cours de mes différents chantiers et de documents graphiques produits en laboratoire.
Au cours de mes trois passages, je me suis efforcé d’interagir avec les enfants en répondant aux questions durant l’exposé. Par cet échange, je voulais qu’ils soient acteurs en s’appropriant une définition de l’archéologie. J’ai d’ailleurs été très surpris par leurs connaissances sur le sujet, certains élèves ayant mentionné l’existence de l’archéologie préventive.
En revanche, il m’a parfois été difficile de contrer certaines idées reçues comme le fait que l’archéologue n’est pas un paléontologue : l’archéologue ne travaille pas sur « les os de dinosaures », mais sur les objets fabriqués par l’être humain afin de comprendre l’évolution humaine au travers des compétences techniques des êtres humains. Cependant, les enfants ont été très attentifs et intéressés lors de la présentation et ce malgré l’explication de termes techniques liés à l’archéologie comme la stratigraphie.
les archéologues ne fouillent pas les dinosaures, mais cherchent à comprendre l’être humain au travers des objets qu’ils fabriquent.
Atelier de découverte du mobilier archéologique
Faisant suite à mon propos, un atelier de manipulation d’objets anciens a été mis en place (fig. 2). Le matériel était constitué de fragments de poteries, de tuiles, de silex, de faunes et de métaux récoltés hors-contexte archéologique.
Par cette activité, les élèves ont pu toucher, observer et questionner les artefacts qu’ils avaient à leur disposition : Qu’est-ce que c’est ? À quoi ça sert ? Comment c’est fait ? Avec quels matériaux ? De quand ça date ? Par cette démarche, ils entraient déjà dans la réflexion scientifique qu’un archéologue doit adopter face à un objet.
Cette manipulation a beaucoup plu aux élèves car ils y ont vu une concrétisation de ce qu’ils avaient appris pendant cette séance. Ils ont pu prendre conscience qu’il y a eu d’autres sociétés avant nous et cela les aidera, je l’espère, à mieux les comprendre pendant les leçons d’histoire.
Conclusion
Cette rencontre fut enrichissante et s’inscrit dans les problématiques que prône l’Éducation Nationale de l’enseignement des sciences à l’école.
C’est une expérience que j’espère renouveler à l’avenir et qui pourrait faire l’objet de partenariats entre ArkéoTopia et les établissements intéressés avec, entre autres, l’ouverture de classes archéologiques comme ce fut le cas à Saint-Dizier en Haute-Marne.
Si elle a permis de faire connaître l’association auprès des plus jeunes tout en donnant une idée de projet professionnel à la fin du lycée, elle a, une nouvelle fois, validé la septième hypothèse qu’énonce Mylène Trouillet dans son mémoire. En effet, la mise en place d’un travail interdisciplinaire est totalement faisable (Trouillet 2015, p. 83) puisque les élèves ont réalisé une dictée sur la thématique de l’archéologie dans la classe de Jérémy Pinto (fig. 3). Il devient donc possible de combiner plusieurs matières (français, histoire, mathématiques, physique, développement durable, éducation civique, etc.) grâce à l’archéologie, comme le suggère Mylène Trouillet.
Ceci pose la question du rôle à venir de la discipline dans l’enseignement scolaire et on ne peut que s’en réjouir.
Sources
- Jockey 2008 : Philippe Jockey, L’archéologie, Collection Idées reçues 162, Le Cavalier Bleu, Paris, 2008.
- Trouillet 2015 : Mylène Trouillet, L’application de la démarche d’investigation au service de l’interdisciplinarité et de la motivation des élèves au cycle 3, Mémoire de Master sous la direction du Pr. Faouzia Kalali et du Dr. Jean-Olivier Gransard-Desmond, Centre de Mont-Saint-Aignan ou Le Havre ou Évreux, Université de Rouen – ESPE, Académie de Rouen, Rouen, 2015. [En Ligne] http://www.arkeotopia.org/fr/missions/chercher/70-publications/312-recherche-science-education-archeo-cycle3.html
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