Métier : gestionnaire des archives de fouille

La post-fouille est le moment où les données récoltées et/ou constituées sur le terrain sont stabilisées, analysées, étudiées et publiées dans un rapport, avant leur remise à l’État. Peu connu des publics, le gestionnaire des archives de fouille est le garant de cette phase et en assure le suivi. Profil d’un métier, avec ses missions, sa formation et sa rémunération.

Gestionnaire des archives de fouille
missions, formation, salaire

Schéma simplifié du déroulé théorique d’une post-fouilleL’investigation des archéologues sur le terrain (fouilles, diagnostics) entraîne une découverte de traces matérielles (objets, structures). À cela s’ajoute la production d’une documentation scientifique diversifiée (carnets de terrain, relevés, photographies, fiches de terrain, etc.). L’ensemble est indispensable à l’identification d’une occupation, de sa fonction et de sa chronologie. Ce qui caractérise cette documentation, c’est la précision des informations qu’elle contient (Zanella et al. 2017). Cet ensemble, mobilier archéologique et documentation, constitue les archives de fouille (1).

Lors de la post-fouille (fig. 1), les opérateurs peuvent avoir à leur disposition une personne chargée de la gestion du mobilier et du rassemblement de la documentation administrative et scientifique, en vue d’une mise à l’étude et d’un versement à l’État. À l’heure où aucune formation universitaire spécifique n’est dispensée à ce sujet (Reboul 2020, 26), l’objectif de cet article est de faire connaître ce type de poste comme une perspective de débouché dans le milieu de l’archéologie.

Afin de présenter le gestionnaire des archives de fouille (GAF) en tant que profession, nous évoquerons sa place dans le paysage archéologique en insistant sur ses missions et les trois points suivants :

  1. Présentation du métier
    1. Place du GAF dans le paysage de l’archéologie
    2. Les principales qualités recherchées
    3. Le salaire
  2. Les missions et les principales activités exercées
  3. Exemple de parcours professionnel
  4. Testez vos connaissances

Présentation du métier

Place du GAF dans le paysage de l’archéologie

Carte de localisation des GAF Éveha au 23 Janvier 2023Actuellement, la fonction de GAF peut se présenter sous plusieurs intitulés. En plus de gestionnaire des archives de fouille ou GAF, vous pourrez trouver gestionnaire des collections, régisseur des collections ou encore gestionnaire des biens archéologiques mobiliers. Toutes ces dénominations recouvrent les mêmes objectifs : assurer la gestion, la conservation et la mise à disposition des données pour étude.

Face à cette diversité d’appellations, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. L. Reboul l’explique comme étant une définition propre à tout un chacun (Reboul 2020, 26-30) (2). On les rencontre chez des opérateurs d’archéologie préventive, aussi bien publics (Inrap, collectivités territoriales) que privés (Éveha, fig. 2), mais également dans des musées tels que Lodève et Bavay (Quirce 2022a, 2) et dans les Services régionaux de l’archéologie (SRA), par le biais des centres de conservation et d’étude (Simon-Millot 2012, 26-28).

Créé en 2014, le Réseau interprofessionnel des gestionnaires de mobilier archéologique (RIGMA) rassemble l’ensemble de ces professionnels. Ce réseau permet des échanges sur les problématiques liées à la gestion des collections et leur diffusion. C’est par ce réseau que les évolutions du métier sont communiquées. Il a récemment participé à la diffusion des fiches méthodologiques mises en place par la Sous-direction de l’archéologie, sur la conservation des artefacts et des écofacts (Sous-direction de l’archéologie, 2022). Des communications scientifiques à travers des colloques, des rencontres ou encore des tables rondes y sont organisées.

D’un point de vue juridique, ce travail est principalement encadré par les livres II (archives) et V (archéologie) du code du Patrimoine. Par ailleurs, les arrêtés d’août-septembre 2004 fixent les bases de la bonne conservation, la définition des normes d’identification, d’inventaire, de classement et de conditionnement des archives de fouille, en passant par la présentation des rapports d’opérations archéologiques (3). Ces préconisations ont été mises à jour en 2016 par la loi LCAP, ainsi qu’en 2021 : Décret n° 2021-907 du 7 juillet 2021 relatif aux règles de conservation, de sélection et d’étude du patrimoine archéologique mobilier et au rapport d’opération, et comportant diverses mesures relatives à l’archéologie. On peut également évoquer la Charte de Venise de 1964 concernant la conservation et la restauration des monuments historiques.

Les principales qualités recherchées

Comme dans tout métier, deux catégories de qualités ressortent : le « savoir-faire » (compétences) et le « savoir-être » (comportements) (4).

Le « savoir-faire » fait appel à des compétences techniques, acquises par l’expérience passée et la formation universitaire. Il faut donc avoir de solides bases concernant l’environnement propre à l’archéologie (les cadres juridique et administratif, les différents acteurs, le contexte, etc.) mais également les problématiques autour du mobilier archéologique (conservation préventive, culturelle, matérielle, propriétés physico-chimiques des matériaux, etc.). Des connaissances dans le traitement des documents d’archives aussi bien papier que numériques, constituent un atout supplémentaire.

À ce « savoir-faire » s’ajoute le « savoir-être », toujours plus recherché dans les profils. Ce point est presque plus important car il fait écho à la dimension des ressources humaines. En effet, le GAF s’ancre dans une équipe où chaque maillon compte. D’où l’importance d’avoir un bon relationnel avec ses collègues. Ce métier demande également d’être organisé, autonome et de savoir établir ses priorités. Gérer des collections de mobilier de plusieurs opérations en même temps et selon des degrés d’avancement variés nécessite une adaptation quotidienne face aux exigences scientifiques dont les responsables d’opérations sont les garants des « livrables » auprès de l’État.

Le salaire

Donner un salaire précis est impossible à cause de différents paramètres : cadre public/privé, évolution de carrière et primes, pour ne citer qu’eux. Par conséquent, les salaires évoqués ici correspondent à une estimation des tendances dans le privé et dans le public avec de grandes variations possibles. De plus la diversité des profils, en l’absence d’un diplôme dédié, ne permet pas une uniformité des compétences et donc une grille salariale correspondante. Pour rappel, il s’agit d’un emploi à temps plein sur 35h.

Les opérateurs privés

Dans le cas d’Éveha, le poste de GAF possède une évolution à six échelons : qualifié, confirmé, expert échelon 1 et 2, chef de projet échelon 1 et 2. Il existe aussi un poste d’assistant avec les mêmes possibilités d’évolutions. Un GAF peut toucher entre 2000 € et 2500 € bruts par mois en fonction de son échelon, soit un salaire minimum de départ de 1755 € net. Les promotions ne s’obtiennent pas à l’ancienneté mais selon l’activité menée au sein du pôle et les acquis par l’expérience (5). Il dépend de la convention collective Syntec qui va être revalorisée en juillet 2023 avec les chiffres ci-dessus.

Le service public

Peu d’informations sont disponibles. Toutefois, ces métiers font partie de la conservation du patrimoine. En se référant aux différentes catégories (A, B et C) de la fonction publique, les catégories A et B semblent majoritaires (6). Elles rassemblent les postes liés à la direction et à l’encadrement (A) ainsi qu’à la rédaction et à l’application (B). Cela donnerait en début de carrière un salaire mensuel brut de 1861€, soit environ 1451€ net.

Les missions et les principales activités exercées

Réalisation d’un pré-inventaire pour l'opération de Nœux-les-Mines en Pas-de-CalaisLes lignes qui suivent sont issues d’une étude approfondie de fiches de postes, de publications sur le sujet (Deyber-Persignat 2000 ; Simon-Millot 2012 ; Païn 2015 ; Païn 2012 et Reboul 2020) et de mon expérience personnelle. Il en ressort que ces gestionnaires font office de référents en apportant une expertise auprès des responsables d’opérations (RO) sur les questions liées à la conservation préventive du mobilier et à sa gestion. Ils interviennent à chaque étape d’une opération archéologique, de la préparation (kit de prélèvement, étiquettes, fiches terrain…) au versement des livrables à l’État. Ils veillent également à l’application des protocoles incombant aux archives de fouille. Par exemple à Lille, les équipes dépendent de deux protocoles pour la région des Hauts-de-France : un pour l’ancien Nord-Pas-de-Calais et l’autre pour l’ex-Picardie. Les tâches sont très diversifiées, comme le montre le tableau ci-dessous (fig. 3) dont le but est de présenter les activités récurrentes, de les décortiquer et d’avoir une vue d’ensemble.

Tableau simplifié des principales missions incombant à la gestion du mobilier et à la documentation lors de la post-fouille © T.-T. Quirce
TâcheLavage/SéchageConservation préventivePré-inventaireÉtudeFinalisationRendu du rapportVersement SRA
Explicatifsupervision du lavage/ tamisage et du séchage du mobilier

prise en charge du mobilier sensible (métal, verre, bois…)

mise en place des gestes de conservation préventive à adopter (fig. 4)

élaboration des planning des salles d’étude et de lavage

mise en sachets

création d’un microenvironnement pour le mobilier nécessitant une atmosphère contrôlée (métal…)

choix du contenant adapté aux demandes du SRA

enregistrement du mobilier avec les informations à disposition (US, date, parcelle…) dans un inventaire demandé par le SRA (fig. 5)

création des outils (inventaire des caisses, tableau avancé de post-fouille) afin d’avoir une vue globale du volume en m3 du mobilier et de connaître l’état d’avancé de la post- fouille

envoi et réception du mobilier pour étude et/ou analyse

sensibilisation du spécialiste au protocole SRA qu’il doit respecter

fourniture au spécialiste de l’inventaire à compléter après son étude

vérification du mobilier, après étude, avec l’inventaire rempli par le spécialiste

rangement dans les contenants adaptés par types de matériaux et selon les besoins du SRA

récupération de la documentation papier et numérique de l’opération

envoi des inventaires au pôle édition

vérification du rendu de l’édition

réalisation et collage des étiquettes définitives

création des listes à mettre dans les caisses (mini inventaire)

prise de rendez- vous avec le SRA pour vérification

après validation, acheminement des archives de fouille vers un lieu agréé (CCE)

Objectifs visésmettre en place une veille sanitaire sur les artefacts/écofacts récoltés, organiser le traitement initialpermettre la mise en étude

stabiliser les données

assurer la traçabilité du mobilier, préparer la réunion de fin de terrainassurer le suivi des études et analysesélaborer les inventaires finaux présents dans le rapports’assurer du respect des normes SRA des inventairesremettre le mobilier et la documentation de l’opération à l’État
Pour qui ?Responsable d’opération et spécialistesResponsable d’opération et spécialistesDirecteur scientifique régional, Assistant scientifique, Responsable d’opération et spécialistesSpécialistes, GAF, Directeur scientifique régional, Responsable d’opérationResponsable d’opération et pôle éditionService Régional de l’ArchéologieService Régional de l’Archéologie

Enfin, les GAF peuvent avoir des missions annexes liées à la vie de l’agence comme la gestion d’une partie de l’intendance (commandes de matériel, affichage et envoi du courrier) voire celle de la bibliothèque (commandes de livres, classement, cotation et mise à disposition) en l’absence de personnel dédié (fiches de postes GAF de Lille et Toulouse).

Exemple de parcours professionnel

Geste de conservation sur une céramique sigilléeSi aucune formation spécifique à la gestion des archives de fouille n’est dispensée, il existe cependant une équivalence pour la régie des œuvres. Il n’y a donc pas de trajectoire universelle. Généralement, les postes privilégient les candidats disposant d’un double cursus archéologie et conservation. La personne présente possède ainsi une vision transverse des actions qu’elle va avoir à réaliser. Toutefois, le plus utile, c’est l’expérience professionnelle acquise lors des stages et des contrats.

À travers mon parcours professionnel et académique, voici un exemple concret permettant à des étudiant(e)s de se projeter dans un domaine reconnu pour sa difficulté d’accès alors que, paradoxalement, il n’y a jamais eu autant de possibilités comme l’affirmait déjà Philippe Jockey en 2008 (Jockey 2008, 86).

Je possède une licence en histoire de l’art et archéologie (Bac+3), un double master en archéologie (Bac+5) obtenu à l’Université Bordeaux-Montaigne et un diplôme universitaire sur les Archives et les métiers des archives obtenu à l’Université de Poitiers. Validés entre 2014 et 2022, ces diplômes me permettent de tendre vers une interdisciplinarité méthodologique entre archives et archéologie.
L’objectif de mon rapport de stage en archives était de présenter cette proximité, plus particulièrement sur des notions telles que la conservation préventive et les problématiques concernant la diffusion numérique (Quirce 2022b, 14-16 et AAF 2020, 217-273).

À mon passage universitaire s’est ajouté une diversité d’expériences professionnelles tant sur le terrain, qu’en laboratoire et en médiation. J’ai développé nombre de compétences sur les plans techniques (fouilles, études, travail en archives) et relationnels (communication, animation, visite guidée, publication). Ainsi, si je devais retenir une seule de ces expériences, ce serait ma mission en tant qu’assistant archiviste pour le SRA de Nouvelle-Aquitaine en 2020 (Quirce 2021, 25 p). Elle a été un élément déclencheur car j’ai pu, pour la première fois, me confronter à un fonds documentaire scientifique, celui de l’ancien laboratoire d’analyses et d’expertises en archéologie et œuvres de Bordeaux.

De ce jour, j’espérais trouver un métier qui puisse rassembler les archives et l’archéologie. J’ai ainsi eu la chance d’avoir des opportunités dans chacune des missions que l’archéologue doit accomplir (collecter, étudier, diffuser). Par conséquent, mon intégration en septembre 2022 en tant que GAF pour l’agence Éveha de Lille constitue une suite logique dans ma carrière.

Conclusion

En dépit de la diversité des intitulés de poste, les GAF participent à la préparation de la phase terrain et assurent un suivi des données lors de la phase de post-fouille et de laboratoire. Leur rôle est donc fondamental dans le paysage de l’archéologie. À ce titre, et avec le développement de cette nouvelle profession (Reboul 2020, 26), il est possible qu’une formation universitaire voit le jour.

Testez vos connaissances

Après cette lecture, que pensez-vous de tester vos connaissances sur cette profession ?

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Sources

Remerciements : cet article est le fruit d’un bel échange entre Jean-Olivier Gransard-Desmond (Directeur de recherche chez ArkéoTopia), Christiane Angibous-Esnault (ArkéoTopia), Christelle Lagatie (Directrice Scientifique Régionale d’Éveha Lille), Estelle Giard (coordinatrice régionale Éveha pour les Hauts-de-France) et des collègues GAF (Pierre, Julie, Émilie). Je les remercie chaleureusement pour leurs conseils et leur aide dans la préparation de cette synthèse.
Un immense merci, également, à mes proches pour leur soutien sans faille me permettant de poursuivre ce rêve, qui ne fait que commencer.

  • Association des Archivistes Français 2020 : Abrégés d’archivistique, 4e édition refondue, Paris. Voir le site abrege.archivistes.org
  • Deyber-Persignat 2000 : Le dépôt archéologique. Conservation et gestion pour un projet scientifique et culturel, Actes des Assises nationales de la conservation, Bourges 26-28 novembre 1998, Éditions de la ville de Bourges, Service d’archéologie municipal, Bourges.
  • Jockey 2008 : L’archéologie, collection Les idées reçues 162, Le Cavalier bleu, Paris.
  • Païn 2012 : Manuel de gestion du mobilier archéologique, Méthodologie et pratiques, Édition de la maison des sciences de l’homme, Paris.
  • Païn 2015 : Manuel de gestion du mobilier archéologique, Méthodologie et pratiques, collection Documents d’archéologie française 109, Édition de la maison des sciences de l’homme, Paris [En ligne] https://10.4000/books.editionsmsh.20772, consulté le 31 janvier 2023.
  • Quirce 2021 : Mission de traitement d’un fonds d’archives scientifiques appartenant au laboratoire d’analyses et d’expertises en archéologie et œuvres d’art de Bordeaux, Rapport d’activité SRA Nouvelle-Aquitaine, Bordeaux, 25 p.
  • Quirce 2022a : « Recherche et conservation à Bavay (59) : Entretien avec Pierre-Antoine Lamy, directeur et ancien responsable du service recherche et conservation du Forum antique de Bavay », ArkéoTopia, une autre voie pour l’archéologie, Paris.
  • Quirce 2022b : Rapport de projet au sein du service d’Archives Communales de ville de Mérignac, Université de Poitiers, Poitiers.
  • Reboul 2020 : « Gestionnaire de biens archéologiques mobiliers », Les nouvelles de l’archéologie 162, p. 26-30. [En ligne] doi.org/10.4000/nda.11460, consulté le 31 janvier 2023.
  • Simon-Millot 2012 : « Le réseau “gestion des biens archéologiques” du ministère de la Culture », Les nouvelles de l’archéologie 130, p. 26-28. [En ligne] books.openedition.org/editionsmsh/20772, consulté le 31 janvier 2023.
  • Sous-direction de l’archéologie 2022 : Collecte, traitement et conservation des données scientifiques en archéologie, Ministère de la culture, Paris.
  • Zanella 2017 : Les archives de fouilles : modes d’emploi. Nouvelle édition, Collège de France, Paris. [En ligne] books.openedition.org/cdf/4859 consulté le 31 janvier 2023.

Notes

  1. Juridiquement, selon l’article réglementaire R 546-1 du code du Patrimoine, il s’agit « [D]es données scientifiques d’une opération archéologique [qui] sont constituées des vestiges archéologiques mis au jour et de la documentation archéologique de l’opération. » reprendre sa lecture
  2. Par ailleurs, elle insiste sur cette diversité en présentant les différentes signatures : « […] de régie, de conservation-restauration, de gestion de collections, de biens archéologiques ou de données scientifiques, de responsabilité. » (Reboul 2020, 26-30). reprendre sa lecture
  3. Pour plus d’informations consulter le site Légifrance. reprendre sa lecture
  4. Consultation des fiches de postes de gestionnaire de collection (Inrap Châlons-en-Champagne, La Courneuve en Île-de-France) ; gestionnaire des archives de fouille Éveha Lille et Toulouse ; archéologue gestionnaire des archives du sol (commune de Lyon). reprendre sa lecture
  5. Communication de Julie Anctil, responsable du pôle GAF, chez Éveha. reprendre sa lecture
  6. Voir la fiche de recrutement GAF sur le site de l’Association des préventeurs universitaires et techniciens de conservation, de responsable des collections et de la conservation préventive sur le site du Réseau des grands sites de France, de gestionnaire de collections à Châlons-en-Champagne ainsi que de gestionnaire de collection Île-de-France par l’Inrap et communication de Christelle Lagatie, directrice scientifique régionale de l’agence Éveha Lille. reprendre sa lecture